Emily avait posé ses valises depuis presque une semaine. Tout autour d’elle semblait tourner autour de Disney et elle cherchait un peu de normalité.  Que l’on parle de Disney au travail et à l’académie c’était logique mais pour elle ses collocs étaient tous bon à être enfermé. C’est donc avec un petit rale bol qu’elle avait prit le bus pour Anaheim.  Direction la ville, la vraie vie et surtout le Bronx. Là bas, elle ferait sans doute la rencontre de personne non lobotomisé par Disney. Et puis, elle aurait le plaisir d’entendre des vraies musiques, sans petits oiseaux qui gazouillent, sans chansons niaises. Pouvoir danser et se vider l’esprit, elle en avait besoin.  Elle aimait son travail et les cours étaient intéressants mais pour ne pas avoir envie de vomir en entendant les paroles sur lesquelles elle dansait, elle se concentrait sur la chorégraphie. Là, elle voulait ne pas réfléchir et s’amuser quelques heures. Elle croiserait peut être des collègues mais ça n’avait pas vraiment d’importance.  Emily entra dans la boite de nuit puis elle alla sur la piste de danse. Elle se défoula un moment au son des musiques du moment, dansant avec des inconnus quelques temps puis les délaissant pour d’autres. C’était libérateur de bouger comme elle l’entendait. A un moment, elle éprouva le besoin de se désaltérer, elle se dirigea vers le bar et commanda un cocktail. Assisse, elle regarda la foule qui dansait en sirotant sa boisson. Le monde de la nuit n’était pas la réalité, c’était un monde d’apparence et de faux semblant, mais il semblait plus réel que celui qu’elle venait de quitter pour quelques heures.

Alors qu’Emily regardait la foule d’un œil amusé, elle entendit la musique changé. Le DJ venait de mettre une de ses bandes sons préférée. Impossible qu’elle reste sans danser. Elle prit donc son verre avec elle et retourna sur la piste. Occupée à danser, elle essayait d’anticiper les mouvements des gens pour garder son verre en équilibre. C’était sans compter le fait qu’on lui rentre dedans et qu’elle se renverse elle-même son précieux liquide sur elle. M*rde alors. Son tee shirt allait être horrible à nettoyer. Se retournant vers le coupable qui l’avait bousculé, la danseuse se rappela pourquoi elle était venue ici. Ne pas se prendre la tête, s’amuser, décompresser, et encore une fois s’amuser. Ce n’était qu’un tee shirt, ça ne vallait pas le coup de se pourrir la soirée pour si peu.
Alors que le bel inconnu s’excusait, Emily sourit.

Ce n’est pas grave. Ça m’apprendra à emmener mon verre sur la piste.

Elle était tout aussi fautive que lui après tout. Si elle était restée au bar pour finir son verre ou si elle l’avait laissé pour aller danser, rien de tout cela ne se serait produit.

Et puis ce n’est pas comme si il ne pouvait pas être rempli à nouveau.

Pour le tee-shirt, c’était sans doute une autre affaire, mais en appelant sa mère, elle trouverait une solution efficace contre le liquide collant.

Spoiler:

C’est vrai que vous avez prit un risque en faisant cela.

Elle en était bien consciente, mais si elle était venue ici, c’était pour danser et quand sa musique préférée avait commencé, elle avait laissé ses pieds décider, plutôt que sa raison. D’humeur taquine, la danseuse décida de renvoyer l’ascenseur au maladroit.

Marcher à reculons sur la piste n’est pas l’idée du siècle non plus.

Elle ne voulait pas le vexer, juste partager la faute à part égale. Dans d’autre circonstance, Emily se serait peut être énervé d’avoir été bousculé et taché mais cela lui semblait tellement normal face à toute la poussière de fée et niaiserie environnante qu’elle avait décidé de relativiser. Ce n’était qu’un peu de liquide qui était passé du verre à son tee shirt, pas la fin du monde.

Je peux vous l’offrir alors ? Pour me faire pardonner de vous avoir taché !
D’accord mais à une condition. J’accepte si vous m’accompagniez.

Retournant vers le bar, elle jeta un coup d’œil à l’étendu des dégâts. Elle n’avait pas du être discrete vu que l’homme se mit à parler.

Je pense qu’en mettant du citron dessus, la tache partira.
-Je prends note.

Elle ne perdait rien à essayer son conseil. S’il marchait, elle n’aurait pas à expliquer à sa mère dans quelle circonstance elle avait taché son haut.

Vous renversez souvent des verres sur des inconnus pour connaitre ces astuces ?

C’était peut être une technique de drague américaine. Une manière à eux de créer une interaction. Elle n’en savait rien après tout. Chez elle c’était plutôt « bonjour, comment tu t’appelles ? », d’ailleurs elle ignorait toujours son nom.
Je m’appelle Emily.

Exactement. Ils étaient quittes.
Arrivée au bar, Emily commanda un autre cocktail au barista et questionna l’inconnu sur sa maladresse.
. "Je dois bien avouer qu'en ce moment, ça m'arrive souvent! Mais je dois bien avouer que le plus souvent, quand je veux parler à des jolies inconnus, c'est plus "Hey comment ça va?" ou je fais un compliment...pas comme ça..."
Interressant ! Ce n’était donc pas une méthode de drague américaine, juste lui qui avait la tête ailleurs c’est dernier temps. Une surcharge de travail peut être, ou des problèmes familliaux. En tout cas, il était au bon endroit pour se vider la tête. Souriant en entendant le compliment sous entendu par sa phrase, la danseuse rit de sa gêne.
Ce n’est peut rien de grave, essayer de regarder ou vous mettez les pieds et votre maladresse disparaitra comme par magie.
Voilà qu’elle parlait de magie ! Une semaine dans ce monde de fou et elle était déjà contaminée par ses paroles abracadabrantes.
Emily se présenta et serra la main de l’inconnu quand il lui tendit la sienne.
"Et moi Nathanael, enchanté!
Enchanté Nathanael. »
Un inconnu de moins de ce côté de l’océan. C’était rassurant de savoir qu’elle pouvait faire la rencontres de gens censés et parfaitement rationnels, non mordu par l’amour des « ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants ». Elle avait craint que le monde tourne qu’autour de ça de ce côté du globe.
« Vous venez souvent ici ? »
Si c’était un habitué, elle le recroisserait peut être une autre fois. Les discutions sans créatures imaginaires lui manquait. Un peu de normalité lui ferait du bien.