Sa mère savait si bien manier les mots. Elle les disait et sans réellement savoir comment, ils devenaient fluides, enflammés, passionnés. Ses mots formaient toujours des histoires rocambolesques. Des princesses, oui. Des ogres, oui. Mais surtout, cette méchante sorcière qui avait marqué l'imaginaire de la petite Aisha. Celle qui retenait toujours le chevalier loin de son château. Cette méchante sorcière voulait le garder que pour elle, car autrefois, le chevalier lui avait donné sa confiance et elle n'avait pas accepté qu'il décide de la lui reprendre.

Elle avait beau ne pas comprendre que cette histoire avait un deuxième degré, mais elle savait que son papa était toujours absent, tout comme ce chevalier. Elle savait aussi que sa mère tentait tant bien que mal de lui changer les idées. Si la petite boudait toujours un peu au début du récit, elle finissait toujours par plonger dans celui-ci, les yeux émerveillés. Au lieu de se mettre sous ses couettes, la petite Aisha finissait toujours par s'allonger sur celle-ci et par poser son menton entre ses mains. Elle contemplait alors sa mère qui narrait toujours ses histoires de façon captivante. Sa mère elle-même semblait se lancer à la conquête du récit, comme si elle devenait le personnage principal. Elle pouvait parfois passer d'un bout à l'autre de la pièce sans que la petite blonde ne la quitte une nanoseconde des yeux.

Sa mère était pour elle une Wendy ou même une Princesse Sara, leurs façons de narrer une histoire était si étonnante et vivifiante qu'elle ne pouvait que comparer sa mère à ses héroïnes préférées. Aisha se demandait bien pourquoi sa mère avait décidé de ne pas se servir de ce don et d'en faire son métier. Elle semblait avoir laissé sa chance passer pensait la jeune fillette. Et puis, un jour sa mère lui dit qu'elle n'avait pas renoncer à un quelconque rêve. Elle avait tout simplement choisi son public. Elle n'était pas une femme qui avait besoin d'admiration ou quoi que ce soit. Elle souhaitait simplement avoir une Aisha qu'elle disait en mettant son index sur le nez de sa fille. Et puis, elle lui disait qu'il était temps de dormir et que demain pouvait commencer.


Une prière. Une étoile filante. Un puits à souhait. Onze heures onze. Elle avait essayé bien des choses pour que son rêve devienne concret, mais il semblait qu'il n'avait été entendu que des années plus tard. Elle souhaitait avoir un frère ou une sœur. Curieuse de ce lien qu'elle trouvait merveilleux et bien étrange à la fois. Elle avait implorée des cigognes, écrit des lettres au Père Noël. Elle avait aussi finit par demander à ses parents d'avoir un petit frère ou une petite sœur. Elle ne ferait pas la difficile. Elle ferait la litière, lui donnerait à manger. En fait, elle se cassait en mille pour convaincre le couple. Elle devait avoir à peine six ans quand son père avait finalement décidé de freiner l'allure de ses ''voyages d'affaires''. Et le sujet ne semblait pourtant pas l'avoir enthousiasmé, même s'il passait plus de temps avec sa femme et sa fille.

L'adorable Aisha était pourtant persistante et persuasive. Elle lui disait qu'elle voulait un petit frère ou une petite soeur, pas pour être comme tous ses camarades, au contraire, elle voulait un frère ou une sœur pour se sentir moins seule lorsqu'il repartirait au travail. Entre temps, ses parents l’inscrive à l'école et elle comprit en observant les autres qu'avoir un frère ou une sœur était différent et bien plus complexe que de prendre soin d'un chat ou d'un chien. Et pourtant, ça ne changea pas grand chose au rêve de la blonde. Elle était toujours envieuse de ses camarades de classes. Pour certains, ils ne comprenaient pas la chance qu'ils avaient, se disait la petite qui les entendaient toujours râler de devoir tout partager.

Aisha posa d'ailleurs la question à ses parents lorsqu'elle eut l'âge de comprendre plus facilement la communauté des Grands. Pourquoi ils ne voulaient pas lui donner un petit frère ou une petite sœur? Car c'était ça la question, pourquoi il lui refusait une chose aussi simple? Elle comprit à leur regard qu'il ne fallait plus parler de ce sujet. Tabou. Un mot qu'elle avait appris à l'école et qu'elle comprit bien plus facilement en voyant les visages pincés de ses parents qu'avec la définition de la dame de la classe. Elle aurait pu se rebeller, mais elle était encore très jeune et elle eut droit à des sermons qu'elle ne comprenait qu'à moitié, alors qu'elle essayait de dire des choses logiques, car c'était comme cela qu'on pouvait convaincre un adulte qu'on disait. Être logique.  


Le temps passa à une vitesse qui faisait presque oublier à Aisha qu'elle n'était plus une enfant. Elle était maintenant une adolescente, elle allait quitter la petite école et entrer au secondaire. En fait, si ses parents avaient pensé à une crise de larmes ou à une rébellion de la part de la petite, elle n'était aucunement déchirée à l'idée de quitter le Royaume-Uni. Elle se trouverait facilement des amis, ça ses parents n'en doutaient pas et elle non plus. En fait, elle voyait cela comme une nouvelle aventure. Elle voyait déjà cela d'ici, en gros titre : Aisha à la découverte de l'Amérique! Elle se lançait à pieds joints dans ce déménagement qui semblait bien compliqué à organiser. Il fallait vendre la majorité des meubles et louer un cargo pour repartir avec le reste et le faire traverser l'Océan.

Une fois installée, Aisha devient un fantôme. Elle était toujours à l'extérieur, s'adaptant aux rues en se promenant, mais surtout en se perdant pour mieux se retrouver par la suite. Tout pris une tournure bien intéressante pour elle qui semblait presque oublier son souhait le plus cher. Celui d'avoir un petit frère ou une petite sœur. Elle s'amusait à se faire un nouveau réseau de connaissances, à découvrir sa nouvelle école et sa nouvelle ville. Le nouveau pays. C'était vivifiant, et on semblait lui donner une importance bien étrange à la rentrée. Une nouvelle aussi mignonne ne pouvait réellement être mise de côté, et facilement elle enchaînait les groupes d'amis différents sans se soucier qu'on ne pouvait tous les mélanger sans créer des tensions. C'était catégorisé, classé.  

Elle était donc parfois avec les geeks, parfois avec les artistes et lorsqu'elle sentait qu'elle avait besoin de changer un peu d'air, elle finissait par accepter les invitations des meneuses de claques qui jugeaient parfois la blonde et ses fréquentations. Mais Aisha n'y portait guère d'attention. Si physiquement elle entrait dans le groupe, elle semblait plus ou moins à sa place dans ce tourbillon de potins parfois vulgaire et dégradant. Elle était simplement la petite figure angélique qui leur manquait, leur petite mascotte à elles. En fait, Aisha voyait surtout le bien en tous, sans croire que la méchanceté pouvait vraiment être tyrannique à cet âge de pré pubère. Comme quoi Aisha pouvait se tromper. Elle voulait juste ne pas le voir.


Elle habitait l'Utah depuis un bon moment déjà avant qu'elle ne trouve une boîte qui changerait sa petite vie simple. Elle n'avait aucunement l'impression d'avoir une vie très enviable. C'était banal, elle avait deux parents, un père qui avait longtemps été semi-présent, elle était étudiante, toujours dans la moyenne. Elle n'excellait pas, mais elle n'avait pas de retard d'apprentissage et comme les autres adolescentes, elle avait des amis. Elle ne croyait pas qu'elle pourrait réellement trouver un secret dévastateur. Mais il avait eu cette boîte à souliers. Cette boîte qui était dans le placard à débarras. Celui qu'elle utilisait parfois pour mettre le résidu de ses précédents costumes d'Halloween ou son matériel d'art défraîchis.

Elle n'avait jamais pensé qu'au sein de sa famille, il y avait un secret aussi important qu'une autre fille. Elle découvrit les dessins et les photos d'une enfant et de son père. Elle dut s'asseoir pour reprendre son souffle. C'était soudain. C'était quoi cela? Depuis quand on découvrait de la parenté de cette manière? Une grande tante éloigné, peut-être. Mais une soeur? C'était dur à concevoir. Elle voulait des explications, au lieu de quoi elle s'était contentée de transférer la boîte du placard à sa chambre.

Cela prit du temps avant qu'elle ne l'ouvre à nouveau. Tout semblait si étrange, si faux. Elle prit donc le bulletin qui se trouvait à l'intérieur. Si elle en croyait l'année, la petite qui se trouvait sur la photo devait avoir 4 ans de plus qu'elle. Et pourquoi son père semblait si jeune? Tout se bousculait dans sa tête. Elle eut finalement l'idée de regarder sur les réseaux sociaux. Il y avait peut-être plus qu'une Emily Rivers, mais seulement qu'une ou deux qui venait d'Écosse. Et de fil en aiguille, tout devenait de plus en plus concret. Elle était tout simplement bouche bée.

 

Elle en avait parler à un ami. Il avait d'abord trouvé son idée farfelu, mais elle ne se laissait pas décourager. Elle voulait une sœur depuis tellement longtemps, et elle l'avait enfin. Après tout, c'était un peu trop tard maintenant pour ses parents qui ne semblaient pas emballés à l'idée d'avoir un autre enfant, et puis, avec presque dix sept ans de différence, elle ne savait plus trop si c'était réellement ce qu'elle recherchait. Elle allait donc se rendre en Californie, là où sa demi-sœur se trouvait aussi. À la Disney's Academy pour être plus précise. Elle avait suivi de très près les statuts d'Emily, vivant déjà par projection ses illusions.

Aisha n'était pas une fille dépensière et elle n'eut aucun de mal à aller en Californie avec ses économies. Elle eut d'ailleurs tôt fait de trouver un emploi en ligne avant le jour J. L'entretien du Disney Resort, elle ne manquerait pas de travail et donc pas d'argent pour payer son futur loyer qu'elle avait aussi magasiner au préalable. En quelques clics, elle avait trouvé des étudiants cherchant des colocataires avant de finalement voir l'affaire du siècle. Un appartement simple, un peu défraîchi, mais parfait pour une personne qui avait qu'une garde-robe et quelques cahiers et livres à déménager.

 Aisha est une jeune femme optimiste. Si optimiste que ça en devient parfois frustrant pour les autres. Elle n'a vécut que très peu d'évènements chamboulants dans sa vie et elle ne sait pas si c'est la raison qui la pousse à rester dans son idéalisme. Peut-être le découvrira-t-elle bientôt. En fait, elle n'est pas une jeune femme qui aime particulièrement montrer ses états d'âmes. Ou du moins, elle ne fait que soupirer des banalités. Cependant, sa joie est toujours au rendez-vous lorsqu'il s'agit de s'émouvoir devant des personnages de Disney, des animaux ou des enfants. Car oui, même si elle peut parfois pester contre les enfants ou du moins être mal à l'aise lorsqu'elle voit un enfant pleurer, elle reste une jeune femme maternelle.

Elle est peut-être bien jeune pour cela, mais Aisha a naturellement un côté maman poule qu'elle n'ose pas totalement embrasser. Ça semble d'ailleurs bien faire rire ses amis et ses collègues. Elle essaye du mieux qu'elle le peut de le dissimuler, mais souvent, elle finit par instinctivement penser aux autres. Elle est une jeune femme bien prévenante. Elle sera d'ailleurs toujours celle qui a des mouchoirs, des lingettes humides, des pansements, bref tout ce dont vous auriez éventuellement besoin, dans son sac.

À première vue, les gens pourraient facilement croire qu'Aisha est une jeune fille réservée ou lunatique, seulement, il ne faut pas toujours se fier aux apparences. Elle devient rapidement familière avec ceux qu'elle croise. Si elle se fie aux gens, ils ne la jugent pas envahissante, mais peut-être est-ce seulement le taux de tolérance de ces gens qui fausse les données, se dit-elle de temps à autre, car il faut se l'avouer, Aisha est souvent enjouée et toujours prête à suivre qui le veut bien, ou qui ne dit pas clairement son désaccord.   

Si sa description semble parfaitement adorable jusqu'à maintenant, il reste qu'elle a aussi ses petits défauts. Aisha est une fille très persévérante, mais surtout très têtue. Elle est aussi une jeune femme qui fera ce qu'on appelle de l'écoute sélective. De plus, depuis son arrivée en Amérique et surtout depuis qu'elle se sent comme chez elle à l'Entretien, un département majoritairement masculin, elle a commencé à avoir une répartie dont elle ignorait jusqu'alors l'existence. Au début elle en fut la première surprise, mais elle finit par découvrit un certain engouement à ce jeu de pouvoir à savoir qui aurait le dernier mot. Son côté naïf est encore intact pour le moment, même si elle commence à comprendre de plus en plus les comportements d'autrui.    

Si Aisha semble une fille naturelle, elle reste partager entre adopter l'une ou l'autre des attitudes qu'elle commence à parfaitement maîtriser. Parfois, elle veut qu'on la perçoive comme une jeune artiste lunatique ou avant-gardiste, cahier ou livre à la main, alors qu'elle peut parfois revêtir un air de désinvolture ou un air d'arrogance mal placé. Elle se questionne d'ailleurs trop souvent lorsqu'elle se trouve en présence de personnes du troisième âge et qu'elle écoute à plein volume sa musique en pestant intérieurement sur une vie d'adulte qui commence à pointer le bout de son nez trop rapidement. Elle analyse la plupart du temps des situations qui ne mériteraient pas autant de réflexion et de remise en question, mais Aisha est comme cela. Elle a une peur maladive de déplaire et une peur maladive de ne pas être assez unique.

Elle cache d'ailleurs toutes ses peurs sous une couche romantique, mais bien sombre lorsqu'on finit par entrevoir la carapace qu'elle se construit. Elle a d'ailleurs des mécanismes de défense bien ancrés. L'évitement et le déni sont d'ailleurs ceux qui font le plus écho. Ça et la projection. Elle se laisse facilement convaincre qu'en aucun cas, elle est la pessimiste de l'histoire. Ce sont et ce sera toujours les autres qui essayeront de l’entraîner dans leurs sillages. A-t-elle réellement tort de croire cela?    

J'adore avoir plusieurs pseudos/prénoms, alors voilà, je ne ferais pas une liste exhaustive. On m'appelle Papple ou simplement Apple. Je m'appelle aussi LeLe, car ça ressemble à mon prénom. Sinon, j'aime bien le pseudo Nessie. C'est chou. :3 Alors, j'ai 22 ans. Déjà. Et un point à ne pas négliger, je suis Québécoise. Alors oui, des fois, je pourrais ne pas avoir les mêmes répliques de films ou même paroles de chansons que vous et ne pas comprendre des allusions de titres et etc. Excuse moi d'avance. U.U Sinon, comme surement la totalité des membres, j'aime Disney. Mon rêve c'est d'y aller avec ma sœur. Je risque surement d'aller à celui en Floride, plus proche de chez moi, mais bon. Je vais aussi essayer de faire un tour à celui de Paris pour voir vos tronches adorables (dans une p'tite dixaine d'années, car il faut des sous, mais bon...) J'aurais pu faire un long paragraphe, seulement, je vous épargne cela. x') Ma vie se résume à une année sabbatique pour le moment et à mon travail d'étudiante, alors, j'ai beaucoup de temps et en même temps pas toujours le temps. Ce merveilleux monde de Sur appel. >.<'